Bien que rien ne soit normal
De Cristèle Alves Meira et Pascal Tagnati
France / Belgique – 2015
©Cristèle Alves Meira et Pascal Tagnati
Texte pensé et conçu dans le cadre des rencontres Éclat de Caromb 2013. Résidence d’écriture au Centre des Écritures Dramatiques Wallonie-Bruxelles et au théâtre Le Colombier de Bagnolet.
Assistante à l’écriture : Solène Héliot
Muses : Cédric Appietto, Lou Castel, Alban Guyon, Cristèle Alves Meira, Vincent Paillier
Une histoire d’héritage. Un village en Provence. Une maison que l’on porte comme un fardeau. Une piscine vide. Ici les herbes percent le béton. Un jardin, une table, un diner. L’absence du père. Trois hommes et une femme d’une trentaine d’années. Ils sont tous responsables. Le frère, figure du poète maudit. La sœur, la mère de substitution. Celui qui a réponse à tout, mais au mauvais endroit et au mauvais moment, le beau-frère. Le voisin, un visiteur qui a dû voir Théorème de Pasolini. Et pendant ce temps-là, on célèbre l’élection de la nouvelle Miss locale.
Nous prenons une action en cours, une tranche de vie, avec ce que cela implique – Il n’y a pas de début et de fin. La pièce reste en suspension, il n’y a donc pas de résolution. Quelque part la pièce se termine là où elle commence : « Je ne vais pas vendre la maison » dit Alban. À partir de ce moment, de ce point de non-retour, il n’y a aucune volonté de dénouer la situation. La maison ne sera pas vendue. Tout est déjà joué. C’est ici que le théâtre commence. Que reste-t-il à dire ? À faire ? Le dépôt de bilan. Régler les comptes. La maison est au centre de la pièce, puisque nous y sommes, mais elle s’efface aussitôt pour laisser place à ses hôtes. Elle devient le background qui donnera l’intensité à chaque mot. Elle est un centre creux. Un gouffre.